lundi 8 septembre 2008

Trip à Abu Dhabi

Allez je vais m'atteler à la lourde tâche de vous raconter la petite aventure que nous avons vécu avec Régis, la semaine dernière lorsque nous avons voulu partir pour visiter à Abu Dhabi. Attention, ça va être long: vous allez voir, on mélange passion, action, amitié, dorures et hautes températures, encore mieux qu'un épisode des feux de l'amour.


Tout commence samedi après-midi, lorsque nous décidons de nous mettre en route pour Abu Dhabi: située à quelques 120 kilomètres de Dubai (une broutille aux émirats), nous avons emprunté l'Emirates Road (2x8voies) avec la voiture de location de Régis. 69 km avant d'atteindre notre destination, au milieu du désert sur cette longue langue de bitume, PAN le pneu explose à cause de la chaleur. Régis a heureusement su garder le contrôle de la voiture (mon héros!), et nous a arrêtés sur le bas-côté.

Voici l'état de la voiture, nous avons laissé une bonne partie de caoutchouc sur l'autoroute:



Quatres personnes dans une voiture dernière nous s'est également arrêtée, et nous a prêté leur téléphone afin d'appeler d'une part la police, pour faire un report, et la compagnie de location afin qu'elle nous dépêche une nouvelle voiture. La police étant en route, nos sympathiques amis sont remontés dans leur voiture. Bon le problème c'est que l'agence de location ne pouvait pas rappeler Régis car son téléphone ne fonctionne pas le week end, du coup nous étions un peu abandonnés au milieu de nul part, sous 45° (heureusement l'air conditionné n'a pas été endommagé).

Quinze minutes plus tard, rien de nouveau à l'horizon, faut dire qu'on est très loin de tout. Une voiture s'arrête alors pas loin devant nous, et fait marche arrière pour nous rejoindre. Nous sortons de la voiture, et rencontrons Mustafa, un égyptien qui vit à Abu Dhabi et qui aime bien les français. Mustafa voit l'état de notre voiture, et notre air un peu désespéré, et décide de prendre les choses en main: car Mustafa, c'est un mec, un bon, un vrai, et il a deux téléphones. Il commence donc par appeler la police, s'assure que l'on nous envoie bien quelqu'un en leur parlant en arabe. Puis, il appelle la compagnie de location, il a trois contacts à l'intérieur de la boîte, et fait en sorte qu'une voiture avec des pneus neufs :-) nous attende à son hôtel (son hôtel? tiens donc...). Pour que cela fonctionne, il faut le report de la police. Nous rentrons donc dans sa voiture et patientons.

Cinq minutes plus tard, les policiers arrivent: deux cow boys dans un 4x4 qui ne parlent presque pas anglais. Mustafa leur explique tout ce qui s'est passé, ils récupèrent le passeport international de Régis. Le problème c'est qu'ils ne savent pas faire un report avec ce genre de document, ilnous faut donc aller au poste de police. A ce moment, passant par hasard dans le coin, un dépanneur s'arrête à côté de la voiture. Il se rendait à l'endroit ou la compagnie de location voulait récupérer la voiture accidentée, coup de chance! Mustafa s'arrange avec lui pour que notre voiture soit emmenée, monayant 200 euros de frais (après négociation, le mec voulait 300 euros). Mustafa ne veut pas que l'on paye quoi que ce soit, il rappelle donc la compagnie en demandant un remboursement qui doit l'attendre à l'hôtel avec la nouvelle voiture.

Tout cela étant résolu, nous embarquons dans la voiture de Mustafa qui nous emmène au poste de police, les flics en 4x4 suivant derrière. Quelques photos souvenir (à droite, Mustafa):



Mustafa explique la situation au policiers, fait sa prière, leur demande de se dépêcher parce que le soir approche et il a faim (c'est le ramadan, il n'a rien mangé ni bu dans les 10 dernières heures), et hop c'était résolu!


Il nous faut maintenant récupérer la nouvelle voiture, nous ne savions pas encore ce que nous allions faire avec Régis, encore un peu sous le choc de l'accident, mais il nous fallait être rentrés le soir à Sharjah pour dormir.


Mustafa nous dit alors que nous ne devrions pas reprendre le volant, et nous propose une nuit gratuite dans son hôtel, et également de nous présenter à sa famille et de nous faire faire le tour d'Abu Dhabi qu'il connaît très bien le lendemain. Car en fait Mustafa, ben c'est le directeur du Rotana Al Maha à Abu Dhabi, hôtel 4 étoiles de la même chaîne d'hôtel que le Rotana Sharja ou nous étions. Un peu hésitants au début, nous acceptons une fois entrés dans le hall de l'hôtel. Un petit aperçu de la suite qu'il a demandée pour nous (chambre, salon, cuisine et salle de bain, environ 50m²):




Avec la petite assiette de gâteaux et les fauteuils moelleux, nous nous sentions un peu mieux!


Après 30 minutes de pause, nous redescendons car c'est l'heure de l'Iftar (repas après le coucher du soleil), et dîner dans le restaurant. Lorsque nous redescendons, le concierge principal à qui l'on a dit que nous sommes les meilleurs amis du patron, nous donne les 200 euros du dépanneur (mis sur le compte de l'hôtel), et nous montre la nouvelle voiture qu'il a envoyé nettoyer juste avant, une petite Toyota Yarris toute schön.



Voilà voilà, nous nous dirigeons maintenant vers la salle du restaurant: Mustafa nous a réservé la table "Lune de Miel", et c'est parti pour un repas de haute qualité, suivant les conseils de Mustafa qui est sorti peu avant.



Gavés comme des oies, nous sortons faire deux-trois petites coursinettes dans un mall à côté car nous n'avons rien emmené sur nous, pour ma part je n'avais que mon appareil photo et de la crème solaire... nous avons également fait un petit tour dans Abu Dhabi, et nous sommes arrêtés sur la plage privée du Rotana, toujours le grand luxe, avant de revenir à l'hôtel.


De retour, nous retrouvons Mustafa en costume qui nous emmène dans la salle du restaurant. Et Mustafa, c'est un gars cultivé: il nous parle pendant trois heures de l'histoire de son pays et de sa vision du Coran. C'est un homme de religion, qui croit en Dieu et qui est persuadé que c'est lui qui l'a mis sur notre route et lui a dicté de nous aider comme il l'a fait. Deux cafés et un cocktail (toujours cadeau) plus tard, nous partons nous coucher dans notre suite privée (dommage pour la piscine sur le toit, pas de maillot de bain...).


Le lendemain, après un copieux petit déjeuner, nous rencontrons Mustafa qui veut savoir ce que nous avons au programme. A Abu Dhabi se trouve la seconde plus grande mosquée du monde, d'une blancheur neigeuse, capable d'acceuillir 45000 personnes, avec le plus grand tapis tissé à la main du monde et le plus grand lustre du monde. Bon le problème c'est qu'il est 10h30 et qu'elle ferme à 11h, et il me faut me voiler pour pouvoir rentrer. Tout le monde se met alors à courir pour aller m'en chercher un, pour vérifier l'heure... parce que quand Mustafa il demande, et ben il est obéi. C'est un peu un Chuck Norris de là-bas. Au passage nous lui parlons de l'Emirate Palace Hotel, un hôtel 7 étoiles unique aux émirats, la Maison Blanche locale où sont déjà passées toutes les hautes autorités du monde (Bush, Chirac etc...). Nous voulons passer en voiture, la voir de derrière les grilles parce que là bas c'est haute sécurité, personne ne rentre.


Mustafa sort alors son téléphone et passe un coup de fil à un de ses potes qui travaille là bas. Il griffone un nom sur un bout de papier et nous dit de le demander, qu'il nous attend et nous fera faire le tour de l'hôtel! Ah et puis au passage, il a demandé à son second d'appeler le directeur de notre hôtel à Sharjah pour que l'on soit autorisés à faire le check-out à 20h au lieu de 11h, parce que du coup il nous faut du temps pour visiter.


Comme nous nous sommes trompés de route pour la mosquée, nous nous rendons directement à l'Emirate Palace Hotel, notre petit bout de papier dans la main.



A la grille, nous donnons le nom de la personne dont nous a parlé Mustafa. Problème, c'est l'assistant qui est au téléphone, et nous n'avons pas de papiers d'identité (Régis a son permis de conduire, moi rien). Nous restons donc à la porte une trentaine de minutes(45°, 85% d'humidité) et parlons a deux français qui étaient de passage dans le coin et attendaient déjà depuis deux heures à cet endroit.


On nous dit alors de nous rendre à la porte principale, le gardien nous laisse rentrer (sans aucun justificatif d'identité toujours!), et nous roulons jusqu'à la porte du palace, où le garçon emmène notre petite Toyota Yarris (pas la peine de vous dire que ça faisait tâche à côté des voitures de là-bas!) et nous rentrons à l'intérieur. Peu de temps ensuite, une petite poignée de main avec le gars qui nous a fait rentrer, et qui s'est avéré être le manager de l'hôtel (avec le costume qui va avec, là aussi on faisait tâche avec nos vêtements de la veille), et nous dit que nous pouvons nous promener librement dans les deux premiers étages! Je vais maintenant arrêter de parler et vous laisser apprécier les photos (parfois un peu floues.. désolée)


Le salon de l'entrée






Les toilettes (oui oui ça vaut le coup d'oeil)




L'hôtel avait ses propres musées, dont une exposition picasso. D'autres vues de l'intérieur:


Allez, un peu l'extérieur:



Voilà, j'ai encore des photos mais je crois que ça aura fait assez baver tout le monde pour aujourd'hui. Après cette visite qui nous a éblouis jusqu'au bout des sourcils, nous sommes retournés une dernière fois à l'hôtel pour déposer le voile, et dire au revoir a Mustafa qui n'était hélas pas là. Nous avons donc repris la route, Régis devrait y retourner un de ces 4 pour aller lui faire un petit coucou. J'avais mon avion le soir même pour l'Autriche, nous avons eu un retour sans encombres.

C'est la fin de l'aventure mes petits amis, jen'ai qu'une seule chose à dire,c'est que ce que Mustafa a fait pour nous c'était de la pure générosité, dans l'optique de sa religion, et qu'il sera pour très longtemps un véritable exemple pour moi. Un homme tout simplement bon.

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